Qu'est-ce que l'archéologie ?

L'archéologie préventive

L’archéologie préventive vise à assurer « la détection, la conservation ou la sauvegarde par l’étude scientifique des éléments du patrimoine archéologique affectés ou susceptibles d’être affectés par les travaux publics ou privés » (Article L521-1 du Code du Patrimoine).

Le diagnostic archéologique

Un diagnostic archéologique est prescrit lorsqu’un projet d’aménagement est susceptible d’endommager le patrimoine archéologique. Tous les aménagements ne sont donc pas concernés. Cela dépend à la fois de la localisation, de l‘ampleur et de la nature du projet.

Cette opération ne peut être réalisée que par des services publics (collectivités ou État) et est financée par la RAP.

La RAP : redevance d’archéologie préventive, exigée auprès de tous les aménageurs sauf exceptions.

Un diagnostic a pour but de rendre compte du potentiel archéologique d’un terrain par la découverte de traces d’occupations humaines. Il en détermine la nature, la  datation et l’état de conservation.

Il consiste à réaliser de façon ordonnée des tranchées à la pelle mécanique. Larges d’environ 2 m et espacés de 20 m, ces sondages atteignent des profondeurs variables en fonction du niveau d’enfouissement des vestiges. En milieu urbain, les sondages sont plus petits et placés en fonction des contraintes. Au total, 5% à 10% de la parcelle sont ouverts et les structures mises au jour sont testées manuellement et relevées. Le mobilier archéologique découvert est  prélevé et étudié en post-fouille. Il constitue une source d’information essentielle pour dater et comprendre le site.

Les données recueillies sur le terrain ainsi que les études menées en post-fouille donnent lieu à la rédaction d’un rapport de diagnostic. C’est à partir de ce dernier que le SRA détermine si une fouille est nécessaire, si l’aménageur doit modifier son projet ou si le terrain peut être libéré de toutes contraintes. Dans de rares cas, des découvertes exceptionnelles peuvent conduire à classer un site au titre des Monuments Historiques.

  • En fonction des résultats du diagnostic, une fouille archéologique peut être prescrite par le préfet de région.

La fouille archéologique

La fouille archéologique préventive est financée par les aménageurs qui choisissent un opérateur habilité par l’État (public ou privé).

Une équipe d’archéologues constituée d’un responsable d’opérations, d’un ou plusieurs responsables de secteur et de techniciens de fouille est déployée sur le terrain. La fouille archéologique commence par un décapage complet du site archéologique jusqu’au niveau d’apparition des vestiges. La totalité des structures archéologiques est fouillée puis enregistrée (dessins, photographies, levés topographiques) et le mobilier archéologique est localisé (structure, Unité Stratigraphique -US) avant d’être prélevé pour étude.

  • À l’issue de la fouille archéologique, le terrain est libéré et les travaux d’aménagements peuvent commencer. Il n’est pas nécessaire d’attendre que le rapport de fouille soit rendu.

La post-fouille

La post-fouille permet d’étudier et d’interpréter les données obtenues durant la fouille. Les données de fouilles sont traitées par ordinateur (dessins numérisés, inventaires, SIG : Système d’Information Géographique, etc.) tandis que le mobilier est nettoyé avant d’être confié à des spécialistes pour étude : céramologue (étude de la céramique), carpologue (étude des graines), archéozoologue (étude des ossements de faune), etc.

L’ensemble des informations obtenues nous renseigne sur la datation du site, son évolution et sa vocation (lieu d’habitat, lieu d’activité, lieu de culte, etc.).

La synthèse de ces données est associée au travail de recherche effectué par l’archéologue en charge de la fouille : recherches bibliographiques, croisement des données et mise en contexte du site dans un ensemble plus large. L’ensemble donne lieu à la rédaction d’un rapport final de fouille remis au service de l’État.

  • Ce rapport est fondamental car la fouille est un acte irréversible.

Les nouveaux éléments scientifiques rapportés durant la fouille peuvent donner lieu à des interventions lors de colloques ou conférences et peuvent amener à la rédaction d’articles destinés au monde scientifique et au grand public.

L'archéologie programmée

L’archéologie programmée peut prendre plusieurs formes : fouilles, prospections terrestres, aériennes ou géophysiques et études de bâti. Elle n’est pas soumise aux mêmes contraintes que l’archéologie préventive et n’est pas conditionnée aux politiques d’aménagement du territoire.

Les fouilles programmées sont soutenues par l’État et les collectivités territoriales sous la forme de subventions. Les vestiges concernés ne sont pas menacés de destruction, mais choisis pour leur intérêt scientifique qui s’articule autour d’une problématique scientifique pertinente définie par le Conseil National de la Recherche Archéologique (CNRA). Une fouille programmée peut donc se dérouler sur plusieurs années, de manière périodique, souvent le printemps ou l’été.

Les fouilleurs sont généralement des étudiants en archéologie ou des bénévoles passionnés.

À la fin de chaque campagne, un rapport de fouille est rédigé afin de présenter l’avancée des travaux et les hypothèses d’interprétation du site.

  • L’archéologie programmée permet de mettre en valeur le patrimoine d’un territoire et constitue un terrain d’apprentissage pour les futurs archéologues qui apprennent les techniques de fouille et d’enregistrement.

Dans l’Oise, les sites faisant l’objet de fouilles programmées sont le site de Vendeuil-Caply, le Mont-Saint-Éloi et le château de Montépilloy.